Des ateliers régionaux ont été organisés simultanément, les 21 et 22 mai 2021 dans les 4 régions naturelles de la Guinée à savoir Coyah, Mamou, Dabola et N’Zérékoré. C’est une initiative du Collectif des ONG pour la Défense des Droits des Communautés (CODEC), et portée par les structures ACORD-GUINEE et la confédération nationale paysanne de Guinée, en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture avec l’appui d’un consultant du CECIDE.
Le thème principal de ces ateliers régionaux était : « l’organisation des ateliers régionaux, avec la base paysanne pour le renforcement de leurs capacités sur le processus d’élaboration et d’adoption de la Loi d’Orientation Agricole en vue de recueillir leurs préoccupations ».
L’objectif était de partager le contenu de la version révisée de l’avant-projet de la Loi d’Orientation Agricole (LOA) en vue de recueillir les avis et propositions des communautés à la base.
Ces rencontres d’échanges ont connu la participation de 160 personnes dont 40 par région naturelle, venues des secteurs ruraux dont entre autres, (agriculture, maraichage, élevage, pêche etc.). Aussi, de la participation des membres des cellules techniques régionales de la CNOP-G ; des responsables des fédérations et unions des producteurs agricoles ; des représentants régionaux des plateformes des organisations de la société civile et des représentants des collectivités locales.
Le chargé des questions juridique de l’ONG ACORD-GUINEE, Aboubacar Demba Touré a situé la tenue de ces rencontres dans leur contexte mais aussi il est revenu sur les sous thèmes développés : « La participation des organisations de la société civile dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre des documents politiques à incidence foncière constitue une recommandation du cadre et lignes directrices de l’Union Africaine sur les politiques foncières. C’est pourquoi, durant ces deux jours d’échanges, nous avons passé en revue les cent cinquante six (156) articles de l’avant-projet de la Loi d’Orientation Agricole (LOA) repartis en treize (13) titres dont entre autres, les dispositions relatives à la responsabilisation des catégories d’acteurs du secteur agricole ; de la gouvernance de la sécurisation et de la gestion durable des ressources naturelles ; de la sécurisation foncière agricole et rurale ; des exploitations agricoles familiales ; des entreprises à but lucratif ; des métiers de l’agriculture et de la protection sociale etc. », a-t-il énuméré.
Les participants à ces différentes séances se sont réjouis de l’opportunité qui les ont été offerte par le collectif des ONG pour la défense des droits des communautés à travers ACORD-GUINEE et la CNOP-G. Être outillés sur un texte de loi en cours d’élaboration qu’est la Loi d’Orientation Agricole (LOA), est grande chance a dit en substance Samkoumba Fadiga, du FOP-VS Basse Guinée.
Pour sa part, le maire de la commune rurale de Tolo dans la préfecture de Mamou, Elhadj Thierno Madiou Diallo a au nom des maires remercié les organisateurs et rassuré de leur engagement à accompagner le processus : « nous ferons de notre mieux pour apporter notre contribution pour la réussite de ce projet qui est très important pour notre pays », a-t-il- souligné.
De renchérir Aissata Yattara de la CNOPG, dira à Mamou lors de la cérémonie d’ouverture que ces différentes rencontres sur cet avant- projet de loi d’orientation agricole, permettront l’intégration des préoccupations des producteurs à la base en vue de l’amélioration du secteur de l’agriculture en Guinée. Et que son organisation est prête a fait des propositions pertinentes allant dans le sens de la protection des producteurs.
Agriculteur de son état, Mamadou Pathé Diallo résident à Mamou et représentant de la CONASEG à l’atelier, dit apprécié cette initiative. Car, selon lui, « elle touche la réalité de nos secteurs. Donc, pour moi c’est une belle approche, surtout dans le cadre de la sécurisation de nos domaines exploitables, nous voulons à ce que les dirigeants des différents départements ministériels prennent en compte des recommandations qui sortiront de ces ateliers. Car, la prise en compte de ces recommandations nous permettra d’aboutir à du concret », a-t-il plaidé.
Quant à Mamoudou Baldé, président de la fédération régionale des éleveurs de Mamou il dit avoir constaté lors du débat la non prise en compte des régimes fonciers pastoraux dans l’avant-projet de loi agricole. « C’est cette inquiétude que j’ai exprimée, c’est vrai qu’en Guinée le pastoralisme n’est pas développé, mais la Guinée se trouve dans un ensemble de pays où la transhumance est bien développée notamment au Mali, au Niger et en Mauritanie. Donc, par conséquent il faut tenir compte des espaces pastoraux, l’identification de la sécurisation afin de faciliter cette transhumance », a-t-il indiqué.
A la suite de ces jours, les participants ont fait des recommandations relatives à la promotion de la production des engrais organiques, la protection des semences paysannes, la reconnaissance et la sécurisation des droits fonciers légitimes, la protection des agriculteurs et éleveurs contre les catastrophes naturelles et les entraves du cordon douanier non seulement à l’intérieur mais aussi au niveau des postes frontaliers du pays dans le respect du protocole de la CEDEAO etc.
Ces recommandations seront synthétisées dans une note de plaidoyer au Ministère de l’Agriculture avant la transmission de l’avant-projet de Loi d’Orientation Agricole (LOA) en conseil des ministres.
A rappeler que ces ateliers ont connu la participation active des représentants du Ministère de l’Agriculture dans les quatre régions naturelles.
Source : www.acord-guinee.org